Ville de Haute-Loire, Station Verte des Portes d’Auvergne
Saint-Paulien, Mardi 23 Avril 2024, 10 °C, Ensoleillé
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Les sources

Les documents dont on dispose pour établir l’existence de notre cité il y a 2000 ans sont très peu nombreux.
Deux sortes de sources font état de l’existence de cette ville.

1. De brèves mentions apparaissent dans des documents très généraux du monde gréco-romain :

la Géographie du savant alexandrin Claude Ptolémée du IIe siècle de notre ère, source précieuse pour les noms de lieux de l’antiquité. cite “Les Vellaves dont la ville est RUESSIO”
la Table de Peutinger conservée à la bibliothèque de Vienne en Autriche est la copie d’une carte itinéraire du monde antique. Elle recense les grandes routes de l’empire. Sur l’itinéraire de Lyon à Bordeaux, entre Feurs et Rodez, figure la station de REVESSIONE.

La cosmographie de l’anonyme de Ravenne (compilation d’un moine du IXe siècle abrégeant des documents du Ve siècle) mentionne la ville de RIBISION.

2. Neuf épigraphes au moins mentionnent la cité des Vellaves :

Trois pierres en réemploi, deux à Saint-Paulien et une autre dans les murs de l’église de Lavoûte sur Loire :
Un fragment antique nous semble particulièrement important. Il s’agit d’un bloc d’arkose encastré dans l’angle sud-est de l’ancienne église Notre Dame du Haut Solier (actuellement maison Boyer – Ouillon) qui porte l’inscription suivante :

ETRVSCILLAE
AVG CONIVG
AVG N
CIVITAS VELLAVOR
LIBERA

Cette dédicace à Etruscilla, épouse de l’empereur Trajan Dèce (249 – 251) est une pièce essentielle pour la connaissance de l’histoire de Saint-Paulien. Elle est une preuve épigraphique indiscutable de l’existence, au IIIe siècle de notre ère, d’une cité libre, capitale du peuple des Vellaves. A cet égard, il convient de rappeler ce que Monsieur Martin de Framond nous a précisé lors de l’une de ses conférences à Saint-Paulien : le terme civitas, cité, a un sens très précis dans l’Antiquité et au Moyen-Age. La civitas est le chef-lieu, la capitale d’un peuple.

Une deuxième inscription de moindre taille est visible au numéro 63 de l’Avenue Ruessium, dans la façade orientale de la maison Demars. On y lit :

AVG M
CASTRO
VELLAV

Cette inscription est interprétée comme étant une dédicace de la cité des Vellaves à Julia Augusta, mère de notre Auguste et des camps, il s’agit, pense-t-on, de Julia Domna, épouse de Septime Sévère (193 – 211).

Une troisième inscription, non visible aujourd’hui, a été réemployée dans les murs de l’église de Lavoûte sur Loire : il s’agit d’une dédicace de la cité libre des Vellaves à Tranquilline, épouse de Gordien III (238 – 244)

Six bornes milliaires, sur les dix-sept retrouvées dans le Velay, portent une indication de distance en milliers de pas, associée à la ville à partir de laquelle cette distance est mesurée. Cette ville est désignée par C V , C VELCIVIT VEL ou encore CIVIT VELLA.

Deux de ces bornes milliaires se trouvent à Saint-Paulien :

La plus ancienne est conservée dans la collection Pomarat. C’est un fragment cylindrique de 42 cm de hauteur qui porte 3 lignes d’inscription lisible. Il s’agit d’une borne de Trajan. Elle aurait été érigée entre 98 et 101 d’après König

Borne milliaire de Sanssac

La seconde, découverte par Gaspar Chabron vers 1600, sert aujourd’hui de pilier dans un mur de clôture de la propriété Dioudonnat à Bourbouilloux. Elle est datée de 236-237. König propose de lire “l’empereur César Caïus Julius Verus Maximin, Pieux, Heureux, Auguste, grand pontife, revêtu de la puissance tribunitienne pour la troisième fois, consul, proconsul, père de la patrie, salué empereur pour la cinquième fois et Caïus Julius Verus Maximus, très noble César, ont restauré les routes et les ponts très endommagés par le temps.”

La borne milliaire de Sanssac indique une distance de 6000 pas de la Civitas Vellavorum.

L’archéologie du sol, les travaux conduits dans les années 20 par Ulysse Rouchon et ceux de Marie-Christine Pin – Carré dans les années 80 apportent des informations complémentaires qui permettent d’émettre des hypothèses et de délimiter avec une certaine précision l’emplacement qu’occupait la cité antique.