Ville de Haute-Loire, Station Verte des Portes d’Auvergne
Saint-Paulien, Samedi 20 Avril 2024, 10 °C, Ensoleillé
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XIIIe siècle

La divergence très visible des axes de la nef et du chœur et l’impossibilité de réaliser la croisée du transept obligèrent à voûter l’église autrement que prévu.

L’impressionnante nef unique que l’on découvre depuis l’entrée occidentale ne compte que deux travées mais ses proportions sont imposantes ; elle est surmontée d’une voûte en berceau brisé de 16 m. de diamètre et s’ouvre sur un très vaste chœur recouvert d’une voûte en cul de four. De massifs piliers (1 m. sur 0.50 m. dans le chœur, 1.50 m. sur 2 m. dans la nef) ont reçu un jeu d’arcades de même profondeur destiné à porter les voûtes. La tour élevée à l’ouest repose elle aussi sur des piliers colossaux de 3.50 m. d’épaisseur.

Ce changement de parti décidé au XIIIe siècle inscrit l’église Saint-Georges dans une famille d’édifices romans du Languedoc qui ont choisi la solution de la nef unique couverte d’un berceau comme l’abbatiale de Saint Pons, les cathédrales d’Agde et de Maguelone.

Le rôle militaire de cette église apparaît encore aujourd’hui dans le mâchicoulis ménagé au dessus de la porte ouest, le chemin de ronde qui court au dessus de la nef entre la voûte et le toit, les baies servant de créneaux et donnant sur des hourds de bois qui faisaient retour aux angles de la façade occidentale. Le chevet avait été également fortifié vers la fin du XVIe par deux tours rondes placées sur les absidioles romanes mais lors des restaurations du XXe ces tours disgracieuses ont été démolies et le toit du chevet a été rabaissé.

Le clocher déjà restauré en 1685 était couronné d’un simple toit à 4 pans au dessus du deuxième étage de fenêtres. La « belle flèche » qui s’élève à 50 m. de haut, construite en 1837 à la demande du conseil municipal, dépare singulièrement la silhouette de l’édifice.

Les pierres utilisées dans la construction de l’église sont essentiellement volcaniques (brèche taillée avec quelques moellons irréguliers de basalte dans les croisillons et le mur nord de la dernière travée de la nef). Elles voisinent avec de très grands blocs antiques d’arkose en réemploi. Deux d’entre eux sont à découvrir : dans le contrefort nord entre les deux travées de la nef une épitaphe à Julia Nocturna, la très vertueuse épouse de Rufius Rufinus ; dans le mur ouest du croisillon nord, un autel funéraire orné du buste d’un homme barbu.